Introduction
La thérapie EMDR, ça intrigue, ça fascine, et pour beaucoup, ça change la vie. Mais attention, comme toute approche thérapeutique, elle n’est pas faite pour tout le monde. Avant de foncer tête baissée, faisons le point sur les contre-indications EMDR. Oui, il y en a. Et mieux vaut les connaître pour que l’expérience soit à la fois sûre et efficace. Et parce que l’EMDR reste une approche incroyablement puissante, on parlera aussi de ses nombreux atouts pour ceux à qui elle est bien adaptée.
EMDR, c’est quoi exactement ?
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une méthode de psychothérapie développée à la fin des années 80 par la psychologue américaine Francine Shapiro. Elle repose sur la stimulation bilatérale alternée du cerveau (par mouvements oculaires, sons ou tapotements) pour retraiter des souvenirs traumatiques qui, restés bloqués, continuent de perturber le présent.
Cette technique vise à remettre en route le processus naturel de traitement de l’information du cerveau. Elle est particulièrement indiquée pour les personnes ayant vécu des événements traumatiques : accidents, agressions, violences, deuils, etc. Mais elle est aujourd’hui utilisée bien au-delà du simple stress post-traumatique.
Les bienfaits de l’EMDR : pourquoi ça vaut le coup
Si cette méthode connaît un tel engouement, ce n’est pas pour rien. Elle a prouvé son efficacité dans de nombreux cas cliniques, avec des résultats rapides et durables.
Traitement rapide de certains traumatismes
Là où certaines thérapies prennent des mois ou des années, l’EMDR peut parfois apporter un soulagement significatif en quelques séances seulement. Pour des traumatismes isolés, les effets peuvent être visibles très rapidement.
Reconnu par les autorités de santé
L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et la HAS (Haute Autorité de Santé) en France recommandent officiellement l’EMDR pour le traitement du trouble de stress post-traumatique. C’est l’une des rares approches validées scientifiquement dans ce domaine.
Moins de verbalisation, plus de ressenti
L’EMDR est particulièrement adaptée aux personnes qui ont du mal à mettre des mots sur leurs émotions ou leurs souvenirs. On n’a pas besoin de « tout raconter » dans le détail. C’est une approche respectueuse, qui travaille en profondeur sans tout revivre à voix haute.
Applicable à d’autres troubles
Même si elle est née dans un cadre traumatique, l’EMDR est aujourd’hui utilisée pour :
- Les phobies et peurs irrationnelles
- Les troubles anxieux
- Les troubles du comportement alimentaire
- Les douleurs chroniques ou syndromes somatiques
- Le burn-out et les blocages émotionnels
Quand l’EMDR n’est pas recommandée
Oui, l’EMDR est puissante. Mais justement, elle peut aussi déstabiliser certaines personnes si elle est mal indiquée. Il est donc essentiel d’évaluer le contexte thérapeutique avant de démarrer.
Troubles psychiatriques sévères
Les personnes souffrant de troubles psychiatriques graves comme la schizophrénie, les troubles bipolaires non stabilisés ou les épisodes délirants doivent faire l’objet d’une évaluation stricte. Dans ces cas, l’activation émotionnelle induite par l’EMDR peut être trop intense.
États dissociatifs non stabilisés
Certains patients ayant vécu des traumas précoces développent des mécanismes de dissociation. Si ceux-ci ne sont pas identifiés en amont, une séance peut être vécue comme une « retraumatisation ». D’où l’importance d’un praticien formé à la reconnaissance de ces signes.
Addictions actives ou instabilités neurologiques
Les personnes souffrant d’addictions actives, ou ayant des troubles neurologiques comme l’épilepsie, doivent être accompagnées avec prudence. La stimulation bilatérale peut dans certains cas induire des réponses imprévisibles.
Effets secondaires possibles d’une séance EMDR
Comme toute approche thérapeutique puissante, l’EMDR peut provoquer quelques secousses émotionnelles. C’est normal, mais mieux vaut savoir à quoi s’attendre pour ne pas être surpris.
Fatigue émotionnelle
Les séances peuvent être très chargées émotionnellement. Certaines personnes se sentent vidées, bouleversées, ou mentalement épuisées après une séance. Ce phénomène est transitoire, mais il faut savoir se réserver du temps pour soi après chaque rendez-vous.
Symptômes amplifiés temporairement
L’activation des souvenirs peut entraîner une recrudescence passagère de symptômes : anxiété, troubles du sommeil, larmes faciles, cauchemars, etc. Ce n’est pas un échec, mais un signe que le cerveau traite ce qui doit l’être.
Insomnies ou agitation post-séance
Il n’est pas rare de ressentir une certaine agitation dans les jours qui suivent une séance. L’esprit reste « en travail ». Des techniques de relaxation ou de pleine conscience peuvent aider à mieux vivre ces moments.
EMDR : à éviter dans quels cas ?
Au-delà des diagnostics médicaux, il existe des contextes spécifiques dans lesquels l’EMDR peut ne pas être la meilleure option, du moins pas immédiatement.
Cas d’urgence psychiatrique
L’EMDR n’est pas une réponse à une crise aiguë. En cas de danger vital, de risque suicidaire ou de crise psychotique, la priorité est d’assurer la sécurité du patient avant d’envisager un travail de fond.
Absence de lien thérapeutique solide
La relation entre le patient et le thérapeute est au cœur de la réussite d’un accompagnement EMDR. Sans cette alliance, la séance peut devenir inconfortable, voire contre-productive. Il faut se sentir en confiance et écouté.
Refus ou peur de revivre certains souvenirs
Même si l’EMDR n’implique pas forcément de verbaliser les souvenirs, le processus reste émotionnellement engageant. Si le patient ne se sent pas prêt à aller vers ces émotions, d’autres approches plus douces peuvent être envisagées dans un premier temps.
Les bonnes pratiques pour un EMDR en toute sécurité
L’importance du diagnostic préalable
Tout bon praticien commence par un entretien approfondi pour identifier les fragilités, poser un cadre sécurisé et planifier les premières étapes. On ne se lance pas dans l’EMDR du jour au lendemain.
Choisir un thérapeute certifié
Méfiez-vous des pratiques non encadrées. Un thérapeute formé et accrédité par des organismes reconnus (EMDR Europe, EMDR France) est un gage de qualité et de sécurité.
Adapter l’accompagnement au profil du patient
L’EMDR est une méthode, pas une formule magique. Un bon professionnel saura ajuster le rythme, les techniques de stabilisation émotionnelle et les outils en fonction de la personne en face de lui.
Intégrer d’autres approches si besoin
Parfois, l’EMDR est intégrée à une thérapie plus globale. Des approches complémentaires comme la thérapie cognitive, la sophrologie ou l’IFS (Internal Family Systems) peuvent enrichir le parcours.
Conclusion : L’EMDR n’est pas magique, mais bien encadrée, elle peut faire des merveilles
L’EMDR est un outil puissant, transformateur, et validé par de nombreuses études. Mais elle ne convient pas à tous, et ne remplace pas une démarche thérapeutique bien construite. Identifier les contre-indications permet de prévenir les risques, mais aussi de mieux en comprendre la richesse.
Envie d’en savoir plus ou de savoir si l’EMDR est fait pour vous ? Contactez un professionnel certifié pour échanger autour de votre situation.